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Artistes et spécifieurs, un jeu pour découvrir l’agilité

Dans le cadre du module de cours Gestion de projet, j’ai testé avec succès un atelier ludique et efficace pour s’initier aux valeurs de l’agilité : le jeu artistes et spécifieurs. Imaginé par Alistair Cockburn, l’un des signataires du manifeste agile, ce jeu est souvent utilisé par les coachs agiles en entreprise.

Par rapport à d’autres ateliers similiaires comme lego4scrum, il a l’avantage de ne nécessiter presque aucun matériel. En 1h30 environ, il offre une première approche de certains principes agiles dans un cadre propice à la bonne humeur.

Principe du jeu

Pour commencer, on forme des équipes de 4 à 6 personnes selon le nombre total de participants à l’atelier. Chaque équipe se scinde en deux : les spécifieurs d’une part et les artistes de l’autre.

L’objectif est pour les artistes de reproduire aussi fidèlement que possible un dessin à partir des spécifications fournies par les spécifieurs de l’équipe.

Les contraintes sont les suivantes :

  • Les spécifieurs sont les seuls à avoir accès au dessin.
  • La communication entre spécifieurs et artistes est uniquement écrite.
  • Les spécifieurs ne peuvent pas dessiner.
  • Les artistes ne peuvent pas se déplacer.

Le reste de l’organisation spécifieurs/artistes est libre : nombre d’allers-retours, format de communication écrite, attente d’un spécifieur aux côtés des artistes, etc.

Matériel nécessaire

  • Trois dessins de complexité croissante, imprimés en autant d’exemplaires qu’il y aura d’équipes. Afin de conserver l’effet de surprise pour mes étudiants, je ne mets pas en ligne ceux que j’utilise. Contactez-moi si vous souhaitez les obtenir.
  • Des feuilles A3 ou A4 vierges et des marqueurs pour dessiner dessus.
  • Des feuilles de brouillon pour écrire les spécifications.

Ce jeu peut être gourmand en papier. Je donne à mes étudiants des consignes d’économie pour éviter le gaspillage.

Déroulement

Une fois les consignes de jeu données à tous les participants, on sépare physiquement le groupe des spécifieurs et celui des artistes. Il est possible de les placer dans deux salles limitrophes, ou de les éloigner au maximum dans une même salle. La partie peut commencer !

Chaque phase de jeu dure 10 minutes. L’idéal pour rythmer la session et instiller une petite dose de stress est de vidéoprojeter un compte à rebours aux spécifieurs. Une fois le temps écoulé, on récupère les dessins de chaque équipe et tous les participants sont regroupés pour un debriefing collectif souvent très drôle.

On laisse ensuite quelques minutes à chaque équipe pour trouver des axes d’amélioration avant la prochaine phase. Les participants peuvent décider de changer de rôle d’une phase à l’autre.

Conclusion

Au bout de trois phases de jeu, on observe l’adoption naturelle de plusieurs des grands principes agiles :

  • Fonctionnement en boucle courte.
  • Echanges réguliers entre les parties prenantes.
  • Travail incrémental avec priorisation.
  • Amélioration par auto-organisation.

Dès la seconde phase, on constate également une nette amélioration de la qualité des productions.

La séance se termine par un debriefing global qui est le bon moment pour formaliser les liens avec les principes de l’agilité.

Vous trouverez plus de détails sur ce jeu dans cet article.