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Mon premier Kahoot

La gamification de l’enseignement est dans l’air du temps, et il existe maintenant de nombreux outils permettant d’engager les apprenants de manière ludique et interactive. Cela faisait un petit moment que j’avais envie d’expérimenter un service de quiz interactif pendant un cours magistral. Le dernier CM de l’un de mes modules de cours m’en a récemment fourni l’occasion. Avant la séance, j’ai demandé aux étudiants de revoir l’ensemble des notions vues depuis le début du module, en leur annonçant un test de révision. Restait à trouver l’outil adéquat.

Socrative logo

Socrative est un service de quiz en ligne simple et efficace. Son éditeur de questions se révèle très complet et agréable à utiliser. Il y a quelques années, j’avais testé son mode space race, dans lequel les bonnes réponses font avancer une fusée à l’écran : ambiance garantie !

Space race

Socrative est un excellent outil qui peut convenir à de nombreux cas d’usage. Cependant, plusieurs limites m’ont conduit à rechercher une alternative pour satisfaire mes besoins particuliers :

  • Le mode space race est limité à 16 participants ou équipes, et je souhaitais que mes 75 étudiants jouent individuellement.
  • La version gratuite fixe le nombre maximal de participants à 50 par activité.
  • Avec le mode quiz classique de Socrative, les étudiants sont scotchés sur leur écran pendant toute la durée de l’activité, ce qui ne favorise pas l’interactivité.

Mon choix s’est porté sur un autre outil de plus en plus connu pour gamifier l’enseignement : Kahoot.

Kahoot logo

Kahoot est également un service de quiz interactif. Plutôt destiné au départ à l’enseignement élémentaire, il peut être utilisé dans beaucoup d’autres contextes, y compris non scolaires (workshops en entreprise, réunions de famille, etc). Ce service permet de définir des quiz, appelés des “kahoots”, constitués de questions à choix unique (4 réponses dont 1 seule bonne). Le design et l’interface utilisateur sont volontairement très ludiques pour faire oublier aux élèves et au prof qu’il s’agit avant tout d’un outil d’évaluation formative.

Son fonctionnement est ultra-simple. Après avoir créé en amont les questions (ce qui, ne nous en cachons pas, peut prendre un certain temps), on démarre l’activité en mode individuel ou par équipe. Les participants accèdent au quiz via un code PIN à 6 chiffres, puis saisissent leur pseudo. Quand tout le monde est inscrit, l’enseignant lance le jeu, et c’est parti ! Chaque question s’affiche sur l’écran vidéoprojeté du prof, et les participants ont un temps limité (paramétrable) pour choisir l’une des 4 réponses sur leur écran. Une fois ce temps écoulé, un histogrammes des réponses obtenues s’affiche, puis un leaderboard des 5 meilleurs scores depuis le début du quiz, et on passe à la question suivante. Autant dire que le jeu n’engendre pas la monotonie et qu’il faut s’attendre à entendre monter les décibels dans la classe ou l’amphi.

Pour terminer, voici quelques conseils pratiques pour que votre premier quiz se déroule au mieux.

  • Afin de pouvoir utiliser Kahoot en classe, il faut évidemment que chaque participant puisse se connecter au service en ligne. Une application mobile est disponible, mais un simple navigateur ayant accès à Internet suffit pour jouer. Plusieurs configurations sont possibles :
    • Wifi + tablettes ;
    • Wifi + smartphones personnels des étudiants ;
    • Wifi + ordinateurs portables ;
    • Réseau filaire + postes fixes.
  • Dans tous les cas, pensez à valider ces aspects techniques avant la séance pour ne pas que tout tombe à l’eau en cas de problème bloquant.
  • Attention aux pseudos fantaisistes (voire pires) choisis par certains élèves au moment de l’inscription. Même avec des étudiants ingénieurs, j’ai dû m’y reprendre à deux fois en les menaçant de leur faire un “vrai” cours magistral s’ils persistaient à mettre n’importe quoi ;)
  • Une vingtaine de questions par quiz constitue à mon avis un maximum. Au-delà, on peut aboutir à une certaine lassitude en fin de jeu et on court le risque de problèmes techniques (déconnexion, batterie) qui enlèveraient beaucoup d’intérêt à la séance.
  • Le délai par défaut de 20 secondes par question est trop court. A l’avenir, je laisserai au minimum 30 secondes, voire plus pour les questions complexes.
  • On peut illustrer chaque question avec une image. Si celles-ci sont trop riches, leur lisibilité au videoprojecteur peut laisser à désirer.

J’espère que cet article vous aura donné envie de tester Kahoot, Socrative ou un autre outil de gamification. Si la technique suit, vous ne risquez pas grand-chose, à part rendre vos élèves accros à ce type de séance :)

Pour ma part, l’expérience fut très concluante et je la renouvellerai dès que possible. Bons quiz !